Du langage diffus et des questions impertinentes.

05/06/2025

Par la simple action de la langue, nous devenons musulman, ou mécréant, et la parole quand elle est bien prononcée, profite à l'homme, et elle nuit à son destin quand elle est proférer sans mesure ni égard. La parole a cette force.

Dire une parole droite et qui profite est fort difficile, en sorte que le silence vaudra mieux pour celui qui craint de perdre et corrompre son compte au jour du Jugement, et où il y aura une grande profusion de mots, il est quasi sûre, qu'il y aura eu peu de prudence et de soin de l'Au-delà. Le discours ou la conversation qui a trop d'étendu ne peut être droitement et sagement conduite. 8

"Qui croit en Allah et au jour du jugement, disent une bonne parole, ou se taise." (Hadith)

Dans ce hadith, nous voyons que la aqida en l'existence d'Allah, et le croyance au jour dernier, est lié l'obligation du silence ou de la droiture et honnêteté dans le langage. En sorte, que celui qui abuse de paroles n'ayant pas un langage décent et utile, ains un du tout long, sans aucune bride, par être plein de vaines ou fausse considérations, vrai et faux rapport, celui-là, courre à son malheur.

Le Prophète ﷺ a dit trois fois : « Halaka al-mutanatti'ûn. » « Seront ruinés ceux qui se montrent excessifs [en paroles]. »

Que signifie le verbe arabe الْمُتَنَطِّعُونَ et pourquoi le Messager béni et loué soit-il l'a t-il employé ? C'est abuser en paroles, être trop prolixe, trop diffus, trop verbeux, aller trop en avant ; c'est avoir un discours qui trop fardé, trop ampoulé ; soit que l'on soulever des questions inutiles ou que l'on abonde en une multiplicité grande de paroles. Ibn Athir, montre bien comment nous devons imaginé les personnes qui sont sujet à ce vice, car, dans son Dictionnaire des termes difficiles des hadiths, il écrit que cette expression est formée du nom "Nit'" ou "Nat'", qui signifie le palais du fond de la gorge. En notre langue, nous dirions, qui parle ou cri à gorge déployée, la bouche grande ouverte, comme quelqu'un qui crie fort. [3] 

Et puisque ni bénédictions ni malédictions n'agissent sans causes, on peut trouver les raisons particulières qui mènent ces gens à leur propre destruction. En commentant ce hadith, l'imam Ibn Hajar al-'Asqalânî en donne plusieurs. Premièrement, dit-il, ces gens passent un temps considérable à parler, gaspillant ce temps en futilités, alors qu'il aurait pu être consacré à des choses plus sérieuses et utiles à leur vie spirituelle.  Deuxièmement, on ne peut être excessif en paroles que si l'on exprime sans retenue ses propres opinions, si l'on laisse libre cours à ses imaginations, et si l'on refuse de se limiter aux vérités contenues dans le Coran, la Sunna ou le Consensus. C'est une forme d'arrogance, très contraire à l'humilité exigée par la foi. Troisièmement, si leur discours semble sans fin, c'est parce qu'ils abordent des sujets qui dépassent les sens, qui relèvent de l'invisible, alors qu'il ne nous est demandé que d'y croire, sans entrer dans des spéculations excessives. Ils posent des questions telles que : "Pour quand l'Heure ?", "Jusqu'à quand perdurera notre communauté ?", "Qu'est-ce que l'âme ?", etc. Ce sont des questions qu'ils sont incapables de résoudre, mais qui n'aboutissent qu'à renforcer le doute et la confusion dans leur esprit et dans celui de ceux qui les écoutent. Pour tous ces sujets, il convient simplement d'avoir foi sans chercher à aller au-delà. Car ce sont des vérités que nous tenons par Autorité (la Révélation), et non par démonstration rationnelle.




[1] Tirmidhi.
[2] Bukhari.
[3] 
L'auteur ajoute que le mot al-mutanatti'ûn (الْمُتَنَطِّعُونَ) sert aussi à désigner toutes sortes d'excès ou d'extrêmes, qu'ils soient en paroles ou en actes. Selon cette idée, il aurait donc fallu traduire cette expression par : Ceux qui se montrent extrêmes et trop sévères seront ruinés.